CAMBODGE ET POPULATIONS

Dans un premier temps, nous allons situer le Cambodge. Tout d'abord, géographiquement tout simplement sur le globe terrestre, puis sur une carte. Ceci permettra de mieux comprendre certaines pages de ce site où il est fait mention des pays environnants, des populations et groupes ethniques qu'on y rencontre. Observez la terre dans sa rotation. Lorsque le continent asiatique passe devant vous, la rotation s' arrête et un point rouge apparait à l 'emplacement du Cambodge.

 

Le Cambodge est un des pays d'Asie du sud est. Il fait partie de ce que l'on avait pour habitude d'appeler l'Indochine.

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Sur le globe, le Cambodge, pays d'Asie du Sud-Est Le Cambodge avec en son centre, le grand lac Tonlé Sap En brun clair, au centre, le Cambodge entouré au nord par la Thaïlande, le Laos, à l 'est et sud-est le Viet Nàm

Il est bordé au nord , par la Thaïlande et le Laos, à l'est et au sud par le Vietnam, à l'ouest par le golfe du Siam.La capitale, Phnom Penh est aussi la plus importante ville du pays.

La population avoisine 10 millions d'habitants composée de 88% de khmers, les 12% restants se partagent entre les minorités ethniques comme les Vietnamiens (5%) les Chinois( 3%)les Chams(2%).Des populations dites primitives peuplent encore certaines régions du Cambodge On trouve notamment les Kravet Kouys, Samré, Péars, Saoch,Braos, Krûng, Tampuan, Mnong, Muong,Stieng,Jaraï. Ce sont des communautés réduites de quelques milliers voir de quelques centaines d'individus. Chaque groupe a ses particularités ethniques et linguistiques. (Voir plus loin, les répartitions territoriales et les particularités des groupes ).La langue Khmère est parlée par 90% de la population. Le Vietnamien arrive en seconde position (5%) puis le mandarin , par les chinois (3 à 4 %) Parmi les langues étrangères on trouve le français et l'anglais pour respectivement, 15% et 5% de la population .

Histoire:

La civilisation Khmère débuta dans la péninsule indochinoise au premier siècle ap JC.Une forte influence de l'Inde se fait sentir au départ et la langue, l 'écriture, les lois du Funan, premier Royaume du pays furent celles de l'Inde. Les pratiques religieuses de L'Inde, le brahmanisme, l 'hindouisme, le boudhisme arrivèrent en Asie par le Cambodge.C'est au XIIIéme siècle que le Royaume Khmèr connut sa période de gloire avec le rayonnement d' Angkor. Des rivalites éclatérent entre les ethnies dominantes et minoritaires (Khmers, Chams, Môns). Le Siam au nord (composé de l'actuelle Thaïlande et du Laos,) profitant des luttes et rivalités internes imposa son autorité politique sur le royaume. De son côté, le Vietnam se lança aussi dans des tentatives de colonisation.Vint alors une longue période de décadence. En 1394 Angkor fut prise par les armées Thaïs. En 1432 la ville fut totalement abandonnée de ses habitants. De 1450 à 1840, soit durant 4 siècles le Cambodge fut déchiré par ses deux voisins, Thaïlandais et Vietnamiens, chacun ne prétendant qu'à son expansion propre.De 1841 à 1845, le Cambodge fut annexé par le Vietnam En 1863 le roi Ang Doung demanda à la France son protectorat. Le pays devint alors une colonie française et le resta jusqu'en 1953. En novembre 1953 le Cambodge retrouve son indépendance. A partir de cette époque et jusqu'en 1968, le Roi Norodom Sihanouk assura au Cambodge une période de calme transitoire. En 1970, le parti communiste Khmer entraina le Cambodge dans une guerre civile qui se terminera en avril 1975, par la prise de Phnom Penh par les troupes Khmers rouges.

Les Khmers rouges transformeront le pays en un immense camp de travail. Ils déportent toutes les populations des villes vers les campagnes pour appliquer une politique agraire qui aboutira à la ruine du régime politique qu'ils voulaient établir. Les infrastructures existantes furent détruites: suppression du Parlement, de la justice, des tribunaux; les propriétés privées furent confisquées les usines les vehicules, les machines outils furent détruits. Suppression des marchés, de la monnaie, fermeture des écoles des universités, des pagodes, des hopitaux. Tout ce que le pays pouvait compter d'intellectuels fut déporté ou exécuté, à de rares exceptions pour ceux qui réussirent à fuir ou à cacher leur savoir.Comme l'appareil juridique avait été supprimé les textes de lois détruits, les droits des cambodgiens relevaient de décisions locales administratives arbitraires. Les conditions de vie sous le régime Khmers rouges étaient devenues très dures. Travail physique agraire collectif pendant de longues journées en plein soleil avec de courtes pauses pour absorber une ration de riz à peine suffisante à un enfant. La peine de mort était appliquée au quotidien sans autre forme de procès, ou était accompagnée de la torture. Durant cette période, plus de un million de Cambodgiens mourut de malnutrition, de travail forcé, de torture, d'exécutions sommaires, de maladies.Les Khmers rouges ayant décidé que seule la langue khmère avait un droit d'existence, ils avaient entrepris de massacrer toutes les minorités ethniques du pays comme les chams, les chinois, et surtout les vietnamiens. Ils tentèrent aussi de massacrer les cambodgiens d'origine vietnamienne. Leur attitude irréaliste vis à vis des vietnamiens se termina par une guerre avec le Vietnam qui entraina la fin du régime Khmer rouge. Il faut se rappeler que le Cambodge comptait 8 millions d'habitants et le Vietnam environ 70 millions. De plus, tous les cambodgiens n'étaient pas foncièrement pro khmer rouge, à une époque ou toute la population avait été déportée dans des camps de travail agraire. A la fin de 1978, les troupes vietnamiennes envahirent le Cambodge, officiellement pour mettre un terme aux violations frontalières répétés des Khmers rouges.

les Vietnamiens instituèrent un régime politique de type communiste connu sous l 'appelation de République Populaire du Kampuchéa. Les Vietnamiens, qui cherchaient toujours prétexte pour annexer tout ou partie du Cambodge en profitèrent pour y installer un million de colons. En contrepartie, des camps de réfugiés cambodgiens se développèrent au nord du pays, à la frontière Thaïlandaise, qui accueillirent jusqu'à 700 000 personnes. En septembre 1989, les Vietnamiens se retirèrent du Cambodge en laissant le pays dans une situation catastrophique. A cette époque, le Cambodge était incapable de s 'auto gerer, les intellectuels ayant été décimés, il ne restait plus personne ayant une compétence juridique, et capable d'appliquer des textes de loi qui de toute façon n'existaient plus. De 1989 à 1992, l'UNTAC organisme international représentatif de l'ONU fut chargé de gérer le pays.

Le retour du Roi Norodom Sihanouk ne fut pas suffisant pour ramener le pays dans une situation politique et économique acceptable. Une trop grande corruption règne encore aujourd' hui dans le pays et des millions de mines anti personnels atteignent tous les jours des vies ou mutilent les paysans qui ne peuvent relancer une activité agricole normale. Le systeme politique d 'aujourd'hui est une monarchie parlementaire. Le Cambodge se relève doucement et commence à panser ses blessures, mais la corruption est encore trop présente dans les administrations, les salaires des fonctionnaires trop faibles pour leur permettre de faire vivre décemment une famille. Les écoles sont délabrées et le materiel scolaire inexistant. Les familles ne peuvent pas subvenir aux besoins materiels de leurs enfants dans le domaine de l'éducation. Les enseignants sont mal formés et trop peu nombreux. On estime à presque 70% le nombre de cambodgiens analphabètes. Malgré tout, les universités, de droit, de médecine, l' Institut de Technologie du Cambodge, recommencent à produire des jeunes cadres qui pourront avec l'aide de ceux qui ont pu échapper au génocide Khmer rouge en s'exilant, reconstruire l'économie et la technologie du pays.

LES POPULATIONS DU CAMBODGE

1/ ORIGINES DES PEUPLEMENTS

Le docteur Olivier, anthropologue, fit deux études au Cambodge, l'une en 1947, l'autre dans les années 1970. Il en tire des conclusions qui s'opposent parfois, mais complètent toujours, les vues des grands khmèrisants comme Aymonnier, Pannetier, Groslier...
L'idée force de son étude est que "
Les études anthropologiques menées sur les populations cambodgienes, et plus particulièrement sur les Khmers n'aboutissent pas, pour les scientifiques à des conclusions satisfaisantes." Des points obscurs demeurent notemment sur les origines du peuple khmer et sur le fait que le mélange de race sino khmer subit une forme de rejet au profit de la race khmer qui reste inexpliqué.
Pour le Dr Olivier, "le Khmer représente une race locale indochinoise, se différenciant de la race chinoise par l'apparition progressive de caractères méridionaux : peau plus foncée, traits moins fins, cheveux parfois bouclés, bride mongolique moins fréquente, caractères dermatoglyphiques particuliers. les Khmers, au moins en aspect morphologiques et à s'en tenir à la statuaire ancienne, n'ont pas changés depuis des siècles mais la formation de cette race est tardive".
On ne trouve traces de peuplement en Indochine qu'à partir du Paléolithique supérieur, c'est à dire après l'Homme de Néandertal, dont a trouvé trace uniquement à Java et en Chine .
En Indochine, on passe sans transition d'une humanité très primitive à l 'homme actuel, auquel on ne peut attribuer aucun ancêtre local unique .
On parle fréquemment de "chaos racial". La péninsule aurait été traversée successivement par des Négritos (hommes petits, noirs, tête arrondie, nez large et cheveux crépus), des Mélanésiens, des Australiens et enfin des Indonésiens. Le peuplement mongolique serait récent.

2/ LES THEORIES SUR L ORIGINE DES KHMERS

Une première théorie propose une population d'envahisseurs qui aurait intégré les populations tribales locales, ou bien au contraire une population locale aux caractères forts, aurait subi les métissages des éléments venus de l'exterieur. On dit couramment que les Khmers originels étaient plus foncés que ceux d 'aujourd'hui. Il faut également savoir que le peuple Khmer ne se limite pas au Cambodge actuel dans son habitat. On trouve des Khmers en Thaïlande et dans le sud du Viet nam. D'autres explications sont avancées comme par exemple une migration venant de l'Inde; certains peuples de l'Inde présentant des analogies linguistiques avec les Mon-Khmers. (Khmers de l'origine) Une autre théorie dit que les Mon Khmers proviendraient de populations négritoïdes des contreforts sud du Tibet.Morizon prétend que les premiers habitants auraient été des peuplades protoindochinoises blanches qui auraient subi le métissage des peuples négritoïdes venant du Tibet. Une seconde invasion d' Indo-Malais aurait donné naissance, par un second phénomène de métissage, aux Khmers que nous connaissons, les tribus primitives se retirant en même temps dans les montagnes. Enfin, une autre tradition propose la constitution du pays khmer en 430 AV JC par une invasion de Tamouls venus aussi de l'Inde. Quoiqu'il en soit, on admet que les Khmers sont issus de tribus primitives qui subirent dans l'ordre, l'influence des Indiens puis des chinois. Les chinois se mélèrent aux Khmers d'une manière lente ; plus particulièrement dans les classes supérieures de la société khmère. Le niveau de métissage est difficile à évaluer. Les différentes méthodes d 'analyse des populations ne donnent pas de résultats probants.

3/ LE PROBLEME DU METISSAGE SINO-CAMBODGIEN

Le métissage sino cambodgien est un cas particulier, presque une énigme. En général les hybrides de première génération ressemblent surtout à leurs parents chinois.
Or, selon la méthode de Wanke, les Sino-Cambodgiens présentent 78 % de type chinois et 22 % de type khmer alors que génétiquement ils possèdent la moitié de chaque.
Mais les Sino-Cambodgiens qui, à chaque génération se marient avec des Khmers, devraient avoir apportés aux Khmers des caractères typiquement mongoliques: peau plus claire, yeux plus bridés, nez plus fin etc... Or il n'en n'est rien , le type physique des Khmers a peu varié au cours des siècles, la statuaire l'atteste.
Pourquoi le métissage Sino-Cambodgien ne se manifeste pas plus ?
Ayant examiné les problèmes d'indianisation ou de sinisation des Khmers par des méthodes diverses, le Dr Olivier conclu que ces métissages ne se manifestent pas du point de vue physique: Tout se passe comme si un flux génique chinois entrait au Cambodge à chaque génération et qu'un phénomène sélectif mystérieux le chassait au fur et à mesure..

4/ SITUATION DU CAMBODGE AUJOURD'HUI

La population du Cambodge aujourd'hui est un melting pot composé de quatre entités d 'importances différentes. Les cambodgiens sont d'abord des khmers pour quelques 87% même si une grand nombre d'entre eux savent qu'ils ont eu un ancêtre ou un parent, chinois ou vietnamien. En seconde position arrive une population d'immigrés vietnamiens pour environ 5% puis des chinois pour 3%. Les 5% restant sont partagés entre les Chams, seuls musulmans du Cambodge et les ethnies primitives d 'origine, telles que les Brao, Shong, Kravet, Kru’ng, Kuy, Laman, Mnong, Sombray, Tampuan, etc. Pendant des siècles, les Khmers ont connu une très forte influence, principalement religieuse et culturelle, d'origine indienne. Guerriers redoutables, ils dominèrent la péninsule pendant de très longues périodes. Puis ils sombrèrent dans une décadence sans fin allant jusqu 'à l' annexion de leur propre territoire par les Thaïs ou les Vietnamiens.
Peuple paysan, riziculteurs, les Khmers ont toujours marqué un dégoût invétéré pour les affaires. Les vrais khmers ne sont pas des commerçants, ce qui n'est pas le cas des Sino-Khmers qui ont un esprit et une mentalité différente des Khmers de race.

"En ce qui concerne l'éducation, nous nous rappelons que nous sommes fiers d'être Khmers, originaires de la période angkorienne ayant le comportement doux, sage, sérieux et persévérant. Il s'agit d'un type qui connaît le bien et le mal, qui respecte les lois et les disciplines, qui obéit aux parents et aux maîtres, qui sait se conduire dans le bon sens et qui fait preuve de compétences en économie et en architecture ce qui fait du Royaume du Cambodge à cette époque là, un pays avec des milliers de temples, avec une superficie immense dont le renom s'inscrit dans l'histoire du monde et de la région sud est asiatique. Mais malheureusement, ces caractères et ces comportements des khmers d'Angkor ont disparu lors des conflits entre les Khmers; au terme des années 70 à 90. Ceci risque de faire d'une partie de notre génération, des types indifférents, méchants, ambitieux, destructeurs, voleurs et corrompus...". NORODOM RANARIDDH, Premier Ministre, 15/03/96.

LES VIETNAMIENS

Rien de plus antinomique que les Khmers et les Vietnamiens. ( lire Khmers et Annamites et les extraits du roman de Loup Durand, Jaraï ) "Il existe nulle part au monde deux peuples voisins plus éloignés par les moeurs ; presque toujours les deux termes cambodgien, annamite, viendront s'opposer comme deux antithèses." (Docteur PANNETIER, 1917) "Plus nombreux (que les Chinois) seront bientôt les Annamites qui continuent instinctivement leur tâche d'absorption, rongeant les frontières, s'introduisant par les voies fluviales, pénétrant par les cours d'eau. L'Annamite erre, vagabonde partout où sa jonque passe, supportant avec sa philosophie naturelle les exigences d'une race pour laquelle il n'éprouve cependant qu'une aversion instinctive mêlée de mépris. Il se venge en cherchant à duper continuellement le Cambodgien, avec lequel il forme le plus grand contraste, sauf en ce qui concerne l'amour du jeu qui leur est commun. A bout de ressources, le Cambodgien met en gage sa femme, ses enfants, ses amis et, en dernier lieu, s'engage lui-même." (comme esclave) AYMONNIER, 1868. Présents depuis longtemps sur le sol cambodgien, soit par fait de simple immigration soit par occupation militaire, -on en connaît au moins trois- et colonisation, le nombre de vietnamiens avait considérablement diminué dans les années 1970 à 1979. Puis de 1979 à 1989 le Vietnam, qui avait envahit le Cambodge, effectua d'importants transferts de population. Une grande partie est restée sur le territoire.
Autrefois les Vietnamiens supplantaient et anéantissaient. Leur pénétration a changé de forme, pour se rapprocher de la "technique chinoise" : se fondre dans le nouveau pays, prendre femme et se dire khmer... d'origine krom s'il y a problème... C'est une nouvelle cause de mongolisation, par métissage, du peuple khmer. On retrouve les Vietnamiens dans les métiers du bâtiment, la petite industrie (mécanique, ferronnerie), la pêche et l'agriculture. Pour ce qui est du commerce, ils achètent et vendent entre eux . Ils tiennent aussi des secteurs lucratifs du tourisme urbain...

Extrait du roman de Paul Durand, JARAI:

"A Phnom Penh, le quartier vietnamien était une ville en lui-même. Parmi les dizaines de milliers de gens qui y vivaient, à peu près toute l'Indochine de Hanoi à Saigon était représentée. La population de base, fondamentale, était faite d'hommes du delta dont certains étaient venus s'installer au Cambodge en des temps immémoriaux, conservant néanmoins leur langue et leur identité. Une seconde couche s'était mise en place avec les Français, dont l'administration avait presque toujours donné la préférence aux Vietnamiens sur les Khmers pour tous les postes subalternes qui ne pouvaient pas, sous peine de déroger, être acceptés par des Européens. Une troisième vague enfin, de beaucoup plus récente, était arrivée dès les premiers combats, opposant les troupes d'Ho Chi Minh et de Giap au corps expéditionnaire français; cette troisième vague était principalement composée de Tonkinois et d'Annamites qui avaient fui une guerre où ils se souciaient assez peu de prendre parti, moins encore de prendre des risques personnels. Le phénomène n'était d'ailleurs pas limité à la seule Phnom Penh; il avait touché d'autres villes khmères, surtout dans le Sud, telles Takeo et Sway Rieng, toutes proches de la frontière. Ces colonies vietnamiennes étaient nettement moins importantes à mesure qu' on allait vers le nord du Cambodge, à une exception près : celle des berges du grand lac Tonlé Sap où les pêcheurs vietnamiens s'étaient établis depuis des générations, faisant macérer le poisson pour fabriquer du prahoc, condiment indispensable de l'alimentation khmère, à la façon dont leurs cousins de l'île de Phu Quoc produisaient le nuoc-mam.

Entre les deux communautés, vietnamienne et khmère, les différences étaient en principe spectaculaires. La langue tout d'abord, bien que tout le monde parlât peu ou prou le cambodgien dont les formes et le vocabulaire abâtardis depuis des siècles n'étaient d'ailleurs pas si difficiles à apprendre; un certain nombre de coutumes ensuite, par exemple les habitudes vestimentaires qui faisaient porter le pantalon large et la tunique à une Vietnamienne plutôt que le sampot; la religion encore, bouddhique pour un Cambodgien, le plus souvent catholique pour un Vietnamien, qui faisait que le second enterrait ses morts quand le premier les incinérait.

Certes, au fil des décennies et des siècles, on s'était pas mal mélangé : quand ils n'avaient pas de sang chinois dans les veines, bon nombre de fonctionnaires ou de techniciens officiellement khmers avaient des ancêtres quelque peu vietnamiens. Mais ces échanges n'avaient jamais vraiment réuni les deux communautés, qui persistaient à se regarder en chiens de faïence ou, au mieux, avec une totale indifférence. Il y avait une évidente jalousie dans le regard que les Cambodgiens portaient sur leurs colocataires : toujours quand il n'était pas chinois, un mécanicien automobile, un réparateur radio, un chef cuisinier, un maître d'hôtel, un cordonnier, un orfèvre, un restaurateur, un hôtelier, un commerçant important ou un boutiquier à l'étalage de plein vent, était le plus souvent vietnamien, dans des proportions anormales. Quant aux domestiques employés par la colonie européenne, à part une ama chinoise pour s'occuper des enfants, on parlait d'un bep (cuisinier), d'une ti-aï, d'une ti-nam, d'une ti-ba, par ordre hiérarchique décroissant, tous mots vietnamiens exprimant une fonction domestique donnée et cela même alors que l'employé était khmer, ce qui n'arrivait presque jamais, à moins que l'employeur ne fût lui-même cambodgien."

LES CHINOIS

(TCHEOU TA KOUAN, dès le 12 ème siècle) préconisait l'expansion économique de la Chine vers le riche Cambodge. Il nous dit aussi qu'il trouva beaucoup de compatriotes car "le riz est facile à gagner, les femmes faciles à trouver, et le commerce facile à diriger".
Avant l'arrivée des Khmers Rouges, il n'y avait pas un hameau, pas un lieu-dit où ne soit installé un chinois, maître économique de toute la population...
Depuis des siècles s'opère une sinisation lente et inexorable de toute l'asie du sud-est.Dès le 18éme siècle Phnom Penh était marquée par la présence, essentiellement commerçante, des chinois. Ceux- ci, en pratiquant le crédit à des taux invraisemblables (500 % sur six mois), arrivaient à faire son esclave du Cambodgien.
Le Protectorat avantagea outrageusement l'ethnie chinoise, au point de faire du Cambodge, sur le plan économique, une colonie chinoise. Les chinois représentaient une population d'environ 150 000 individus au début du siècle. Par leurs compétences et leur savoir faire les chinois ont su se rendre des rouages indispensables au commerce et à la bonne marche éconnomique du pays, à un point tel que les français, durant le protectorat leur accordèrent de façon implicite un statut spécial. Il n'en fallait pas plus pour les inciter à revendiquer leur appartenance à des origines chinoises, même après de nombreux métissages et plusieurs générations. les Chinois (avec leur organisation en congrégations indépendantes) constituent actuellement un Etat dans l'Etat cambodgien. On comprend quel poids mort pèse ainsi, au point de vue social, sur le Cambodge! Et, comme au point de vue économique le Chinois est aussi le maître, qu'il possède toute la fortune, on voit qu'il constitue, au détriment de l'indigène, une classe privilégiée dans ce pays qui n'est pas le sien. Il faut voir de quel air il traite les autorités locales- qu'il tient, par l'argent, par le jeu et la corruption.

LES CHAMS, TROISIEME MINORITE ETHNIQUE

(Prononcer 'tiam', lire aussi : le Royaume de Champa)
Les Khmers-chams sont musulmans, sunnites de l'école chafiite, et relévent des "Khmers-islam " tout comme les malais du Cambodge.
En 1997 le Cambodge comptait près d'un demi million (un million en 1970) de musulmans et quelques 260 mosquées, toute offertes par la communauté islamique étrangère.
Musulmans et bouddhistes ne se mélangent pas et vivent dans des quartiers ou des villages distincts.
Descendants du royaume Champa, le Champa de Marco Polo, dont la capitale, Vijaya, contemporaine d'Angkor, se trouvait au centre du Vietnam,dans l'Annam, les derniers Chams survivants des Khmers rouges coulent enfin des jours tranquilles au nord de Phnom Penh et dans la région de Kompong Cham. Le Champa a connu ses heures de gloire et de fastes.
Né de la rencontre, par une peuplade Moï, des cultures indienne puis chinoise, (des auteurs disent cependant que ce sont des conquérants malais installés en Annam), le Champa adopte au IVème siècle l'alphabet indien, le sanscrit qui devient la première langue écrite de la péninsule. La religion est alors brahmaniste civaiste. Ses légendes sont du même type que celles du Founan. Les Chinois les décrivent comme ils décrivent les Founanais : "noirs de peau , yeux enfoncés dans l'orbite, nez retroussé, cheveux crépus" ce qui correspond peu aux Chams actuels. Un autre chinois dit "yeux profonds, nez droit et saillant, cheveux noirs et frisés".
Arrivés au Cambodge il y a trois siècles, musulmans et en rapport avec les Malais, les Chams pendant longtemps ne se sont pas mariés avec des Khmers.
Physiquement plus fins, moins foncés, moins grands et de visage plus allongé que les Khmers, ils diffèrent nettement de tous les autres Cambodgiens. L'apogée du royaume Cham coïncide avec celle d'Angkor, vers le XIème siècle. Les deux royaumes d'Angkor et de Champa se sont souvent affrontés jusqu'au XII° siècle. les Chams ont même occupé Angkor pendant quelques années de 1177 à 1181. Cependant jamais les Chams ne furent considérés comme des ennemis héréditaires, bien au contraire, les Chams, oppressés par les Vietnamiens qui avaient fondés au X° siècle un royaume indépendant de la Chine, émigrèrent en masse vers le Cambodge où ils étaient bien accueillis....
Le dernier roi Cham aurait été capturé par les Vietnamiens en 1471. La dernière ambassade cham vers son protecteur chinois date de 1543.
Tous les Chams ne furent pas tués bien que la politique des Vietnamiens soit de refouler et de supplanter. La conversion globale du peuple cham date de la chute du Royaume, sans doute par rapprochement avec des Malais et des Javanais de religion musulmane.
Le Champa disparaît corps et biens au XVIII ème siècle, après des siècles de lutte contre son destructeur, le Viêt-nam... Bien que peu nombreux (150 000 en 1975) les Chams ont toujours joué un rôle important dans la politique intérieure du Royaume et ont toujours été des alliés fidèles de la royauté, obtenant ainsi titres et privilèges non négligeables.
En 1964 se créa un Front de Libération du Champa, soutenu par le gouvernement cambodgien, contre les Vietnamiens. Ce Front fut connu sous le sigle FULRO pendant la seconde guerre d'Indochine.. En 1975 les Khmers rouges ont anéanti plus de la moitié de la population cham du Cambodge et rasé jusqu'à la dernière brique toutes les mosquées... Dans les mosquées, le tambour cham, avatar d'anciens rituels, accompagne la prière et rappelle que les Chams n'ont adopté la religion musulmane que tard dans leur histoire.
Les femmes ne portent pas le voile, n'entrent pas à la mosquée, et n'épousent que d'autres musulmans. En plein Ramadan, en 1996, le touriste pouvait voir des cochons paître dans le parc de la mosquée Internationale... Il n'est pas faux de dire que la population cham, bien que sourcilleuse quant à ses différences, est parfaitement intégrée à la communauté cambodgienne. Le bouddhisme cambodgien interdisant de tuer les animaux, le métier de boucher est souvent pratiqué par des Chams.Certains groupes de Chams sont des nomades qui vivent sur le Mékong. Tous les ans, en saison sèche ils se regroupent en campements pour une durée d'environ deux mois. Ils profitent alors du bas niveau du fleuve qui laisse de larges berges inoccupées pour s'installer sur les rives. Dans le même temps, les eaux basses favorisant la concentration de poisson, ils en capturent de grandes quantités qu'ils font sécher ou qu'ils revendent pour se procurer un minimum d'objets de première nécessité.

Femmes et fillettes Chams nettoyant le poisson Nettoyage et préparation du poisson sous les bâches barques de pêche Chams sur le Mékong


Accès au campement Un camp de chams au bord du Mékong
Préparation des cultures au bord du Mékong en saison sèche Au loin, un campement de chams

5/ LES POPULATIONS PRIMITIVES

Il existe un peu partout en Indochine des populations arriérées, cantonnées dans les montagnes ou les forêts, dont le niveau culturel est semblable. En effet, du point de vue ethnologique, on constate une certaine unité : l'organisation est tribale, souvent limitée à un village ; l'alimentation est basée sur la chasse, la pêche et la cueillette, ainsi que sur une piètre culture du riz de montagne, sans irrigation, sur brulis ou par essartage (ray). Ils parlent des dialectes différents d'une tribu à l'autre, mais de plus, ceux-ci se rattachent à des familles linguistiques diverses, ce qui semble traduire des influences étrangères : le tibéto-birman, l'austro-asiatique (ou môn-khmer), ou le malayo-polynésien (austronésien).
Ces primitifs n'ont pas de nom collectif ; partout on les désigne sous des vocables qui signifient sauvages ou esclaves : pnong en cambodgien, chong en thaï, kha en laotien, moï en vietnamien, sakai en malais, kuki en bengali...
Condominas les nomme « protoindochinois », terme qui indique qu'il s'agit des véritables autochtones de la péninsule indochinoise.
Au Cambodge, on les désigne officiellement sous le nom de Khmers-leu (ou Khmers de la montagne, Khmers d'en haut), et l'on cherche d'ailleurs à les intégrer, à les « khmériser ».

Jeune femme Brao et habitat sur pilotis Hommes tampuans

Chaque tribu ne compte tout au plus que quelques milliers de membres, et le plus souvent quelques centaines. Ces peuples sont en voie d'assimilation totale... Mais "la présence de ces primitifs sur le territoire, à côté des Khmers et de minorités de type nettement mongolique (Chinois, Vietnamiens) est capitale pour la compréhension du peuplement du Cambodge" (Dr Olivier)

LES PRIMITIFS DU NORD-EST

Du nord-ouest au sud-est, on trouve les tribus suivantes :
- les Kravet, ou Corvet, ou Khrêk, qui débordent sur le Laos au nord et seraient racialement à part, sans doute proches des Khas du Laos ;
- les Braos, ou Préous, mêlés avec les Krûng, habitant la zone frontalière Cambodge-Laos-Vietnam ; On en trouve à Stung-Treng et dans le Ratanakiri.
Anthropologiquement ils sont très près des Pears et des Samrès, donc des Khmers.
- les Tampuans, groupés autour de la ville de Bakéo;
- les Mnongs (ou Pnongs proprement dits), à ne pas confondre avec les Muongs, qui débordent sur le Viêt-nam, ni avec les Khmers-leu en général.
Ils existe deux autres groupes importants : les Stiengs, qui sont au sud des Mnongs, de part et d'autre de la frontière, et surtout le grand peuple des Djaraï, situés à l'est des groupes précédents, mais qui tend à s'étendre à l'ouest, donc à quitter le Viêt-nam pour s'infiltrer au Cambodge ; ils ont subi une nette influence des Chams historiques. Il y a assurément des Djaraïs cambodgiens, mais dans une région si peu peuplée qu'on ne peut raisonnablement pas les introduire dans l'énumération des populations du Cambodge :

LES PRIMITIFS DU NORD

Ce sont les Kouys, terme qui signifie " hommes ", donc " hommes libres ". Ils habitent un triangle situé au nord de Kompong Thom et débordent sur la frontière thaïlandaise ; au Siam on les appelle Souys, prononciation thaï de leur nom, et on retrouve de ces Souys au sud du Laos (Pour BARADAT, Souy signifie " tribu " et, par extension, esclave).
Physiquement, les Kouys ressemblent beaucoup aux Khmers, avec des traits légérement plus fins et moins mongoliques.
Leur niveau culturel est plus avancé que celui des autres ethnies primitives ; ils connaissent l'utilisation des métaux, ils savent extraire le fer et l'or et ont été historiquement les forgerons du Cambodge.

Une légende fait des Kouys les descendants de soldats laotiens capturés et libérés au nord de Kompong Thom, d'où leur dialecte mêlé de Khmer et de Laotien. En réalité, il est possible que la poussée thaï ait conduit des Thaïs Lao à se mêler à des Kouys.

Par ailleurs, les Kouys ont été adoptés autrefois par les Khmers et encore maintenant beaucoup se khmérisent volontiers : on ne les reconnaît guère qu'à leur accent. Des villages autrefois habités par les Kouys ont adopté le mode de vie des Khmers - et depuis les habitants assurent qu'ils sont Khmers !

LES PRIMITIFS DU NORD-OUEST

Ce sont les Samrês (" tatoués")qui, avec les Pears sont les véritables primitifs Proto-Indochinois du Cambodge. Ce groupe ethnique est à la fois voisin et distant des Khmers: peau très foncée, très légèrement brachycéphales, plus forte proportion du groupe sanguin B.
On trouverait encore des Samrês au nord de Siemréap, au pied des Monts Koulen ; un autre îlot se situe au milieu des Kouys (à moins qu'il ne s'agisse d'un groupe de Péars ?). BARADAT écrit textuellement ceci : " L'amalgame dans la race cambodgienne a été plus rapide et plus complet que partout ailleurs. A tel point que, lors de la recherche des représentants de cette race, on se heurte à l'étonnement des gens du cru, unanimes à déclarer que, si leur village était autrefois domaine des Samrés, il y a beau temps que la dernière descendance s'en est éteinte ou réfugiée au pied des Phnom Koulen. La fuite est générale devant l'attribution d'une origine peu estimée ". Plus encore que les Kouys, ils semblent s'être fondus dans le peuple khmer et avoir perdu leur dialecte particulier (voisin de celui des Péars).
Pourtant les Samrês furent autrefois un grand peuple. La légende raconte même que l'un d'eux, nommé POU, jardinier de son état, devint roi des Khmers : c'est le fameux " roi des concombres doux", qui habitait à Bantéay samrês et avait une garde de gens de sa race. La même légende se retrouve en Birmanie et fait sans doute partie du folklore indochinois. Les Samrês servaient d'esclaves ou de mercenaires ; ils formaient la " main-d'oeuvre qui s'occupait de l'extraction et du transport des grès des Phnom Koulen" ; ils gardaient les éléphants royaux ou assuraient la garde des anciens temples ; ils étaient aussi forgerons, comme les Kouys. Au début du XVII° siècle, " un aventurier de race Samré, qui avait longtemps séjourné en Birmanie, revint parmi les gens de sa race, les persuada qu'il était prédestiné à la couronne et les conduisit à une rébellion stérile "

LES PRIMITIFS DE L'OUEST

Ce sont les Péars, ou Porrs, qui comprennent deux groupes, l'un à l'ouest, entre Pailin et Kranhung, l'autre à l'est, sur le versant septentrional des Cardamones, à l'ouest du village de Rovieng. Les Péars disent être nettement distincts des Kouys. Leur nom signifie " homme de couleur ". La tradition, confirmée par l'analyse anthropologique, en fait des descendants de Samrês, originaires des environs d'Angkor : le roi du Cambodge leur aurait donné des terrains de chasse dans cette marche-frontière occidentale, où ils se seraient mêlés aux négritoïdes Chongs (ou Chhângs) ; ces derniers ne se trouvent plus guère qu'en territoire thaïlandais, donc plus à l'ouest (et rien ne dit qu'il s'agisse vraiment de Négritos). Un ambassadeur chinois du XIII° siècle dit qu'il y a au Cambodge deux sortes de sauvages : les uns vivent à l'écart dans les forêts et les montagnes, les autres sont utilisés dans les villes comme esclaves : il s'agit sans doute des différentes tribus primitives. À maintes reprises les chroniques cambodgiennes rapportent que leurs rois levèrent des mercenaires chez les Péars et les Samrês : ainsi au XVI° siècle, puis au XVIII° siècle (où Samrês et Kouys formèrent une armée de 10 000 hommes). Les esclaves particuliers pouvaient se racheter et devenir " esclaves d'Etat", c'est-à-dire être mis au bas de l'échelle sociale. Ce n'est qu'à la fin du siècle dernier qu'ils furent tous reconnus hommes libres. Tous les primitifs sont actuellement citoyens khmers.

LES PRIMITIFS DU SUD

Dans la presqu'île de Véal Rinh, à l'ouest de la province de Kampot, se trouvent les Saoch'. Selon Baradat, ils seraient apparentés aux Chong Khnâng Phnom (peuple des collines), qui habitent le versant méridional des Cardamones, au sud du territoire des Péars de l'est. " Saoch' " serait un sobriquet dû à leur peau rugueuse, épaissie par des mycoses : les porteurs de lésions éruptives seraient nommés saoch'. Pour d'autres, ce nom serait une déformation de Souy (ou Kouy) et Pavie désigne cette tribu sous le nom de Chong ou Souy. Les gens de la région les appellent Kuea prei (les inséparables de la forêt).

Le premier auteur à les avoir signalé est le R.P. GAGELIN en 1830.
Trois ans plus tard, un général siamois en embarqua plusieurs centaines à Chaudoc : conduits en Thaïlande, ils s'installèrent dans le district de Trang où ils forment les Chong Ut (" sauvages de la montagne"), voisins des Ngo (crépus).
Signalons en passant que l'histoire nous révèle un assez grand nombre de cas de " razzias " et de déplacements de villages, dont la répercussion anthropologique est le brassage des populations.
Les Saoch' parlent un dialecte voisin de celui des Péars et Samrês.

La plupart des auteurs en font des veddides de petite taille. Le Docteur TAILLARD les range fermement parmi ces Négritos qu'on retrouve si souvent dans les légendes indochinoises et dont la préhistoire a confirmé l'existence. Les Saoch' seraient donc un des vestiges de la couche de peuplement négritoïde d'autrefois, au même titre que les Mincopis des îles Andamans, les Aetas des îles Luçon, les Semangs (ou Meniks) de Malaisie, les Chông Ut et les Ngos de Thaïlande, les Laïs (" noirs ") de l'île d'Hainan.
Anthropologiquement, ils sont les plus foncés de la péninsule, et une bonne moitié d'entre eux ont les cheveux frisés (mais non crépus).

Baradat rapporte, en s'amusant, la légende qui fait des Saoch' les descendants d'un Khmer séduit par la reine des Gibbons ; celle-ci l'avait fait enlever et conduire dans la forêt. Elle en eut trois enfants, un garçon, puis deux filles. L'homme (" le grand singe sans poil ") se lassa de cette vie et parvint un jour à s'enfuir avec ses deux aînés. Le peuple des singes tenta vainement de les faire revenir. De dépit, la reine des Gibbons tua son dernier-né et mourut. L'homme resta donc dans un village khmer, mais ses deux enfants ne purent s'habituer à la vie civilisée, ils préféraient la vie dans la jungle ; ils s'unirent et leurs descendants sont les Saoch'.

 

Tableau récapitulatif de l'histoire et du développement du Cambodge.

 

I Période préhistorique

2éme Millénaire AV JC: Civilisation néolithique assez mal connue installée au sud du Tonlé Sap et jusqu'au Mékong

1er Millénaire AV JC Etablissement de relations commerciales avec l 'Inde. Migration probables

II Période pré angkorienne: Ier Siécle - VIémé Siècle

Iér Siècle - 545 Le royaume du FOU NAN se développe dans le sud du territoire ( région du delta du Mékong) Forte domination de l'etat du Chen La

IIème Siècle au VIème Siècle Période prospère en contacts et échanges commerciaux et culturels avec l' Inde.

478 - 514 Règne de l'avant dernier roi du FOU NAN Kaudinya Jayavarman

598 Le CHEN LA aquière son indépendance en se libérant de l'emprise du FOU NAN

615 - 635 Le CHAN LA domine le FOU NAN

627 - 681 Unification du royame du CHEN LA

681 - 716 Le CHEN LA subit une scission entre ses deux dynasties.

VIIIème Siècle On retrouve le CHEN LA de l' eau ( Bassin du Mékong) et le CHEN LA des terres ( chaînes montagneuses vers le nord jusqu 'à la frontière actuelle du Laos)

799 Fin du royaume CHEN LA et apparition du royaume d' Angkor.

III Période angkorienne: IXème - XVème Siècle

802 Couronnement de Jayavarman II qui rétablit l'unité du royaume.

802 - 850 Règne de Jayavarman II Installation à Angkor. apparition du culte du Dieu-Roi Erection du premier LINGA royal.

877 - 886 Règne de Indravarman 1er Changement de résidence royale pour Roluos à l'est d ' Angkor Construction de PRAH KEÔ

889 - 900 Angkor redevient une ville habitée.

921 - 940 Règne de Jayavarman IV qui transfère sa capitale à KOH KER

944 - 967 Régne de Rajendravarman II Angkor redevient capitale Début des guerres contre le Champa

1002 - 1049 Fondation de la dynastie de Suryavarman 1er

XIe XIIe Siècles Rivalités entre le Champa et le Cambodge.

1113 - 1145 Règne de Suryavarman II. Apogée de l'art khmer. Création d' Angkor Wat.

1145 Victoire khmére sur le Champa Domination des khmèrs pour quatre ans.

1177 Les Chams prennent Angkor et s'imposent sur le Cambodge durant quatre ans.

1181 - 1218 Règne de Jayavarman VII. Victoire des Khmèrs sur les Chams. Angkor est reconstruite. Construction du Bayon.

1243 - 1295 Règne de Jayavarman VIII Fin de l 'apogée de la civilisation khmère.

IV Période post angkorienne

1296 Au début de cette période on adopte le bouddhisme théravada. A partir de cette date, et jusqu 'a nos jours l 'histoire du Cambodge ne sera qu'une succesion de pressions exterieures exercées par le Viet-nam, la Thailande et la France.

1431 Conquète d 'Angkor par les Thais.

1434 Phnom Penh devient capitale.

1453 Angkor est abandonné

1515 - 1566 Règne d 'Ang Shan Phnom Penh est délaissée au profit de Lovek.

XVIIè Siecle Domination Vietnamienne du Cambodge

1841 Le Cambodge est annexé par le Viet-nam.

1847 Domination de Ang Duong

1853 Intervention des français

1859 - 1904 Règne de Norodom. Institution du protectorat français.

1907 Le Siam restitue la région de Siem Reap au Cambodge Les français commencent les fouilles sur le site d' Angkor Wat

1927 - 1941 Règne de Monivong.

1941 Règne de Norodom Sihanouk

1947 Mise en place d'une monarchie constitutionnelle

1949 Fin du protectorat français.

1953 Institution de l'indépendance du Cambodge.

1955 Norodom Sihanouk abdique en faveur de son père, Norodom Suramarit. Le prince Sihanouk fonde un parti politique,le parti Sangkum et devient ministre puis président.

1960 Création du parti communiste Khmers Rouges.

1963 Le prince Sihanouk affirme son indépendance à l 'égard des Etats Unis.

1965 - 1969 Rupture des relations diplomatiques avec les Etats Unis.

1970 Coup d'état organisé par Lon Nol aidé des Etats Unis.Sihanouk demande l' aide des Vietnamiens.

1970 - 1973 Les Etats Unis bombardent le Cambodge faisant plus de 800 000 morts. Le parti communiste Khmer Rouge organise une armée avec l'aide de la Chine.

1975 Lon Nol est en fuite et les Khmers Rouges prennent Phnom Penh en avril. Le prince Sihanouk est en exil à Pékin

1976 Création d 'une nouvelle constitution basée sur l ' idéologie Khmère Rouge

1977 Pol Pot est premier ministre.

7 jan 1979 Les Vietnamiens entrent dans Phnom Penh et libèrent le Cambodge de la tyrannie Khmère Rouge.

1979 Le pouvoir est aux mains du parti révolutionnaire P P R K

1989 Les Vietnamiens quittent le Cambodge.Création de l' Etat du Cambodge. Nouvelle constitution.

1991 Retour du Prince Sihanouk au Cambodge. Mise en place des Forces de L 'ONU Le Cambodge est administré par l 'UNTAC

1993 Le Prince Sihanouk est élu président de la République. Octobre 1993 l 'ONU retire ses Forces.Septembre Création d 'une nouvelle constitution: Monarchie parlementaire.

1995 5 juillet: Coup d 'Etat par le Premier Ministre Hun Sen Prise du pouvoir Lent retour à la normalisation.