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LE
MEKONG
Le Mékong, s'étend sur 4200 km et son bassin couvre une
superficie de 800 000 km2. C'est
en pénétrant dans la péninsule indochinoise qu'il
prend le nom de Mékong. Il va jouer un rôle de frontière
entre plusieurs pays D'abord, entre la Chine et la Birmanie,puis entre
entre la Birmanie et le Laos, entre la Thaïlande et le Laos. Il
pénètre alors au Laos à la hauteur de Pak Tha,
coule vers l'est jusqu'en amont de Luang Prabang, puis repart vers le
sud. Lorsqu'il reprend la direction de l'est, c'est à nouveau
pour suivre la frontière lao-thaï. Sur tout ce parcours à travers les chaînes montagneuses du nord du Laos, le Mékong coule dans des vallées étroites où il est entrecoupé de fréquents rapides. À partir de Vientiane, la vallée s'élargit et, sur ce tronçon, il est navigable jusqu'aux chutes de Khemmarat, en aval de Savannakhet. Le fleuve entre au Laos où d'autres chutes, celles de Khône, sont réputées être les plus belles d'Asie. Le Mékong se divise en de multiples bras tandis que son lit est parsemé d'îlots. Aussitôt
après, le fleuve pénètre au Cambodge qu'il traverse
du nord au sud, baignant notamment la capitale, Phnom-Penh.
Le dernier tronçon traverse l'ancienne Cochinchine, la partie
la plus méridionale du Viêt Nam : six bras principaux forment,
dans cette région, un delta de près d'un million d'ha
que la marée remonte sur près de 300 km. Le Mékong est alimenté dans son cours supérieur par les neiges de l'Himalaya. Plus au sud, il est soumis au régime de la mousson. Son débit varie en conséquence de façon très marquée. Si le débit annuel moyen est de 14 000 m3/s, le débit minimal est parfois inférieur à 1 500 m3/s, alors que le débit maximal est situé entre 30 000 et 40 000 m3/s (67 000 m3/s en 1939). Le
grand lac de Tonle Sap, au Cambodge, qui
est relié au Mékong par une rivière de 110 km de
longueur, tient lieu de déversoir naturel du fleuve en période
de crue. Le courant s'inverse à nouveau lors de la décrue. Comme
beaucoup de fleuves, le Mékong a servi d'axe de pénétration
et a favorisé les échanges culturels. Si son cours est
riche en potentialités, en matière d'hydroélectricité
et d'irrigation notamment, plusieurs facteurs sont venus entraver son
aménagement : sa faible capacité de navigation, son statut
de fleuve-frontière marquant, à l'époque coloniale,
les zones d'influence respectives de la France et de l'Angleterre, et
pour finir, les rivalités entre les différents pays qui
le bordent. Une des particularités du Mékong est bien l'inversion du courant qu'il provoque dans la rivière Tonlé Sap.(vidéo) Gonflé par les pluies de mousson, le niveau de ses eaux monte. La déclivité étant faible il peut ainsi s'étendre sur les terres autour de ses berges. La variation peut facilement atteindre deux cent metres sur une seule rive. Il pousse en meme temps ses eaux vers le nord dans le bras de rivière qui le relie au grand lac interieur Tonlé Sap. Le niveau de l'eau monte alors dans le lac et le long des berges de la rivière. Ici aussi la différence de niveau, et de surface occupée peut etre considérable, au point de permettre ou non la navigation et les cultures.Lorsque la mousson cesse d'alimenter le fleuve, le courant s'inverse alors dans la rivière Lé Sap et le lac se reverse partiellement dans le Mékong. La jonction entre la rivière et le Mékong se fait au sud de Phnom Penh, le bras de rivière passant le long de la ville est donc simplement la liaison entre le Mékong et le Tonlé Sap.De petits cours d'eaux viennent se jeter dans le lac,mais cet apport d'eau est négligeable. La couleur rougeâtre des eaux du fleuve est due aux alluvions et aux sables qu'il transporte. Malgré les villes et villages qu'il traverse, il reste relativement propre.La vie est omniprésente tout le long du fleuve. Villages de pêcheurs, de paysans, souvent pratiquant des deux activités,suivant les saisons, elle se concentre près de l'eau malgré les inconvenients, les zones inondables restant aussi des zones cultivables entres les crues. La
pêche, se pratique à l'aide de filets, ou de claies de
bambous. Des piquets sont plantés dans l'eau et permettent la
mise en place d'un dispositif de guidage réalisé avec
un filet ou des claies tressées. Le poisson remonte le courant
et s'engage alors dans des nasses tressées avec des lianes "leloa"
sur une carcasse de bambous.On
pratique également le lancer d'un filet circulaire, retenu par
une cordelette fixée en son centre et entrainé vers le
fond par une couronne de plombs. ( Epervier)
Les pêcheurs lancent du bord mais aussi à partir d'une
barque. Le fond, souvent encombré de branches et de racines les
oblige à plonger régulièrement dans l'eau trouble
pour aller décrocher leur précieux filet. Les
îles nombreuses et souvent peu élevées au dessus
du niveau du fleuve permettent des cultures comme les bananiers,
la canne à sucre, certains fruitiers. Le climat tropical et la
proximité de l'eau favorisent une croissance rapide. L'irrigation
est souvent mise en oeuvre par des canaux ouverts ou fermés par
un dispositif de planches simple.
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